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Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Lubrifier, dégraisser. Avec quoi ? Comment ?
Bruno lanc

Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Bruno lanc »

Je vous l'avais promis, vous ne l'aurez pas, ce fameux (fumeux?) article sur l'altération des lubrifiants que je préparais en VF avec amour. Et pour cause la carte SD sur lequel il était vient de me claquer dans les pattes (je vais finir par ressortir la Japy)... Rien à faire elle semble bel et bien morte...

Bref en lieu et place je vais vous livrer de tête ce qu'il était sensé contenir, a cmpléter par la suite...

A quoi servent les lubrifiants? Basiquement à empêcher que deux surfaces entrent en contact. Jouer le rôle de négociateur en gros, pour que le mouvement se passe bien. En plus de réduire les frottements et donc d'acclérer/fluidifier le mouvement, en jouant les tampons il augmente la durée de vie des pièces (du moins la relative "égalité" des surfaces).
Bref ils sont très utiles, et se déclinent selon leurs usages de la finesse absolue (8000 de moebius, c'est pas la plus fine, mais déjà au niveau pour nos applications) à une viscosité très élevée (pâte au cuivre, ce que j'utilise sur mon propre matériel "heavy duty" depuis des années une merveille pour les dos de Koni Oméga), en passant par des choses plus communes telles que le suif (rien de mieux pour les rails de pliants).

Le "gommage" n'existe pas! En effet même si nous avons pris l'habitude de les appeler comme ça, ce que nous qualifions sous ce terme est la résultante d'une ou plusieurs altérations physico-chimiques des lubrifiants. Mais bon à une époque ou la cuisine est ramenée à de simples notions physico-chimiques, il va de soi que nous choisissons de rendre la pareille aux sciences dures en dottant de noms poétiques les phénomènes qu'elle décrit.

N'ayant eu la possibilité de pratiquer moi même les expériences requises à un vrai papier "sérieux" je prie le lecteur de prendre mes considérations avec le plus grand doute scientifique. Car bien que ces conclusions soient le fruit de recherches (assez poussées) et de conjectures et d'observations réelles, de transpositions entre les observations et la littérature, la seule mise en place d'un protocole de prélèvement convenable relêve d'instances bien mieux équipées que mon petit atelier. Sans oublier qu'en plus du protcole de prélèvements il faudrait mettre en place des protocoles d'analyse pour confirmer tout ça, protocoles qui impliqueraient une obligatoire connaissance des compsitions et methodes de mise en oeuvre originales dont la plupart n'ont pas été divulguées...

Bref, le gommage n'existe pas (visez la tête pas les mains, j'en ai besoin!) mais alors qu'est ce qui coince?
Au début de la quête de vérité on se rend compte que l'étude des lubrifiants souffre de pas mal de trous. Oh bien sûr le lubrifiant industriel lambda est très documenté et certains domaines (horlogerie, aérospatiale, mécanique haute performance...) ont pris la peine de mener des études poussées (et peu communiquées) sur leurs altérations dès les années 60 (et parfois avant mais c'est un peu plus ésotérique), mais au final le lubrifiant dans la mécanique grand public et son altération est un sujet qui mériterait un vrai travail de recherche (avis aux thésards en méca...).

Une des références en la matière, largement employée (pompée n'est pas le mot vu que je réécris de tête) ici est: Physico-chimie des lubrifiants:
analyses et essais
Jacques Denis, Jean Briant, Jean-Claude Hipeaux, Editions TECHNIP, 1997 - 432 pages; dire que quand on me l'a fait acheter en Deug de Bio je me suis demandé à quoi il allait bien pouvoir me servir....

Ce qui est certain c'est que la viscosité et donc l'efficacité des lubrifiants de nos mécaniques augmente (souvent proportionellement à l'âge de celles-ci) suite à divers phénomènes physico-chimiques d'altération (déphasage, saponification, précipitation/pailletage, inclusions...)

Les altérations qui nous intéressent:

-Le Déphasage: se dit d'un liquide plus ou moins visqueux compsite dont les éléments en suspension se séparent en une phase plus liquide et une plus solide.
Probablement du à la chaleur (à partir de 30°C), il en résulte un empâtement de la partie lubrifiée et une dispersion plus ou moins importante de la phase liquide. C'est entre autres ce phénomène qui englue nos lames de diaph et d'obtus centraux avec un composé qui les ralentit en premier lieu avant de s'altérer et de les bloquer complètement. Bien qu'il soit beaucoup plus marqué pour les lubrifiants composites (alliages de plusieurs propriétés) il peut aussi se produire sur des lubrifiants simples.

-La Saponification: L'action chimique des acides (dans des conditions très spécifiques) et surtout des bases sur les corps gras nous a offer ce magnifique atout de l'homme sur l'animal: l'hygiène. Mais cette réaction signe aussi la mort de certains lubrifiants. Elle est surtout due aux process de nettoyage des pièces, de leurs moules et des conditions d'assemblages en usine, mais aussi des réactions électrolytiques entre les alliages utilisés et le lubrifiant, l'humidité et les divers polluants athmosphériques jouent aussi sans parler des conditions de stockage (chaleur, pression...) .
En gros les résidus de finition des pièces (pates à polir, bains de soude, residus de moulage...) lancent à la longue une réaction chimique avec le lubrifiant qui aboutit à la formation d'un carboxylate et d'ions. Selon les matériaux en présence, le carboxylate reste en solution (et tamponne un peu l'action d'oxydation ionique sur les métaux si elle a lieu d'être) et le lubrifiant bien qu'amoindri reste quand même utilisable, ou il forme un solide et là c'est un peu moins bon.

-La Précipitation: prenez une bouteille d'huile d'olive Puget (ou autre, je ne suis pas sectaire), emmenez la loin de sa région méditérranéenne natale, on va dire dans le massif central, et maltraitez la en lui laissant voir l'hiver en extérieur... Il en résultera une huile dans laquelle il y aura plus ou moins de paillettes qui se seront formées... Certains de nos lubrifiants souffrent du même problème (peut être moins sur les boitiers russes qu'ailleurs...). Ce phénomène n'est pas gênant en soi, vu que comme le dit le service consomateurs Puget il est réversible (ramenez la bouteille d'huile en région méditérannéenne, au soleil et les paillettes disparaitront, attention à ne pas la déphaser non plus!), ce qui est gênant, c'est que ces paillettes ont un volume un peu supérieur à celui du lubrifiant d'origine, et donc le chassent en plus de rendre l'opération plus difficile. Quand on revient à la normale il y a un peu plus de proximité entre les éléments, et a terme on peut se retrouver à sec sur certaines parties, donc usure donc déchets et donc inclusions.

-Les Inclusions: Il s'agit d'une charge en corps étranger du lubrifiant, souvent causée par l'usure des pièces ou la pénétration de corps étrangers. Comme vous le savez probablement, qui dit frottement dit usure. Ce genre de phénomènes a été très réduit par exemple dans le monde de l'horlogerie par l'évolution des méthodes de polissage, mais dans notre cas, la nn constance des mouvements et la relative violence de nos déclanchés (sans parler de notre aptitude naturelle à maltraiter nos appareils photos) trouvent le moyen d'arracher de la matière, qui finit captive du lubrifiant. En plus de lui prendre un peu de place et donc de le repousser en bordure, elle l'alourdit et augmente sa viscosité.
A celà s'ajoute bien sûr la poussière qui s'arrange toujours pour trouver un chemin.
Ce phénomène s'aggrave de plus en plus au fil de nos déclenchés (plus de corps étrangers= plus d'arrachement....).


Il doit y avoir d'autres phénomènes plus ou moins ponctuels qui s'ajoutent à tout ça tels que la dillatation des matériaux en présence, les gonflements liés à l'humidité mais aussi la propagation de microorganismes, mais en parler impliquerait de conjecturer sur du sable vu que peu de documents généralistes traitent ces phénomènes.

Pour conclure, la seule "vraie" solution à ces problèmes est le retrait complet des lubrifiants altérés et leur remplacement par un nouveau équivalent à celui d'origine (ou concordant avec l'état des pièces) après entretien des dites pièces (polissage des pivots, rechemisage...).
Les adeptes d'horlogerie me détromperont, mais il me semble que dans leur domaine on confère une durée de vie de 3 ans aux lubrifiants. Sans m'avancer je dirais que c'est plus ou moins la durée après laquelle je constate une baisse de performance d'un matériel d'usage courant (fond de poche ou le réflex que je traine partout). A ramener à 5 ans pour un matériel d'usage moindre.
Il va de soi que cette dernière remarque en plus de faire mon beurre est basée sur l'expérience, je pense néanmoins qu'on ne doit pas constater de "gros" problèmes dans un délai de 5 à 9 ans (ça colle, j'ai des appareils "réguliers" qui commencent à montrer des signes de fatigue, révisés à peu près dans ce créneau...)

Voilà voilà, à vos avis
Modifié en dernier par Bruno lanc le dim. 9 janv. 2011 18:08, modifié 1 fois.
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Eric Del
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Eric Del »

:Hello:

Merci à toi Bruno pour ce sujet très instructif !!!

à bientôt.
"Il y a des appareils photo si compliqués que, quand on a fini de faire le point sur un bébé, c'est déjà  un soldat." [ José Artur ]
Patrice R
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Patrice R »

Bravo Bruno pour ce topo remis en forme d'un jet avec précision et méthode.
Il n'est peut-être pas utile d'approfondir plus le sujet (l'altération des lubrifiants) mais de l'élargir à d'autres qui sont obligatoirement liés.
Je pense aux appareils photos qui bénéficient de la lubrification et du rapport que nous avons avec eux. Ils peuvent être en nombre important, réunis par un collectioneur qui tient à les faire fonctionner de temps en temps ou bien en petit nombre, détenus par un photographe amateur qui aime se servir de matériels anciens. Il peut s'agir de mécanisme simples ou sophistiqués, de matériels de haute qualité ou de constructions approximatives, de systèmes électroniques ou électromagnétiques réduisant la mécanique et utilisant le nylon au lieu du métal.
Si dans une collection d'une centaine d'appareils quelques uns sont distingués (pour diverses raisons) des autres, leur maintenance va représenter une importance plus nette. Cet enjeu doit être géré avant la panne ou le dysfonctionnement. Des conseils sont indispensables (tout comme en matière de sauvegarde informatique...). Les coûts sont également une donnée non négligeable car, aujourd'hui, l'acquisition des appareils pèse moins lourd financièrement que leur utilisation et leur entretien.
Patrice ROUSSEL
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Arnaud SAUDAX
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Arnaud SAUDAX »

:Hello: Exposé très intéressant, mais je ne vois pas pourquoi dire que le "gommage" n'existe pas... Au temps où le "bio" était la règle, on appelait "gomme" des substances résineuses qui entraient dans la composition des vernis... Or un certain nombre d'huiles, utilisées pour lubrifier, ont la fâcheuse tendance de se résinifier, soit par oxydation, soit par polymérisation et deviennent donc des "gommes" comme celle que l'on trouve sur les cerisiers...
Quand il était apprenti ébéniste, mon papa avait "lubrifié" le trusquin du contremaitre à l'huile de lin, et ce dernier n'avait pas tellement apprécié... C'est sans doute un abus de langage de parler uniquement de gommage pour un obturateur bloqué, mais c'est quand même bien imagé. :wink:
Iconomécanophile chauvin...
Bruno lanc

Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Bruno lanc »

Merci,
@Arnaud, je dois avouer que je n'ai pas trouvé de trace de cette "résinification" dans la littérature, la résine c'est quelque chose de très particulier, et chimiquement parlant ça impliquerait des phénomènes difficiles à envisager même à l'échelle de temps dont il est question (si mes souvenirs sont bons la sapo c'est une rupture de liaison, la résinification c'est une création, et si ça pouvait intervenir si facilement l'industrie ne ferait pas appel aux résines naturelles AMHA)... Je peux me planter mais je dirais que ce phénomène relève plus de la saponification... Après chaque corps de métier définit par ses propres termes des phénomènes connus, sans parler des phénomènes observés depuis des siècles et seulement expliqués par la science depuis moins d'une 50aine d'années.
Pour le trusquin tu m'étonnes! La seule fois où mon grand père m'a fait peur, c'est quand mon père lui a rendu un pied à coulisse à cadran "lubrifié" à l'huile 3 en 1... D'ailleurs il faudrait un jour que je fasse des recherches sur ce "dogme" de la métrologie excluant tout sauf le suif (et le gras de nez pour les plus anciens...).

@Patrice, c'est vrai, mais pour se faire il faudrait écrire une série de bouquins. Rapidement: le phénomène n'est pas le seul en présence, entre la centrifugation (le squeak des A1 lui est en grande partie due), la corrosion et tout le reste il manque bien des chapitres à l'histoire.
Les notions de conception entrent bien sûr largement en jeu les compur-rapid ou synchro-compur sont certes des obtus prestigieux quand ils sont biens finis, mais la plupart ont été réalisés avec un manque de soin qui tappe à l'oeil quand on est dedans, les plans de lubrifications disponibles de-ci de-là sont soit trop lourds soit trop légers amha.... Mais bon c'est le problème des fabrications très très industrialisées. Un seikosha par exemple est bien au dessus niveau finitions et possibilités d'ajustage. Dans la pratique ça se traduit par un coût plus élevé de maintenance pour le premier et des résultats difficiles à garantir (je suis très très exigeant), une quasi obligation de trouver des pièces d'origine (plus on industrialise moins on embauche de M-O qualifiée en termes d'ajustages plus le coût de refabrication grimpe...) c'est d'ailleurs pour ça que dans ma pratique je délaisse rolleiflex auquel je préfère les autocord ou les mat (mais ce n'est qu'un chix perso).

Ta remarque sur les différents usages est ce qui m'amène à déployer en ce moment même une nouvelle tarification, au lieu de proposer une seule gamme de prestation, les 6 mois de l'atelier m'ont fait prendre conscience que tout le monde n'a pas le même usage, besoin de qualité. A terme ça se traduira par exemple pour rester dans les centraux par :

base: dégommage sans dépose du bloc obtu lubrification graphite des lamelles; valable pour le collectionneur qui veut juste que ça fontionne sans souci de performance, celui qui veut "essayer" un boitier en sachant qu'il n'en fera pas un boitier courant

classique: dépose nettoyage ultrasons (c'est tendancieux en effet, mais l'expérience des horlogers semble démontrer son efficacité) lubrification et ajustage aux cotes d'usine si dispo, selon des schémas courants dans le cas contraire.

haut de gamme: une vraie prestation horlogère avec démontage complet nuit au benzinier (essence C) polissage des axes et points de contact et vérifications de leurs lumières, lubrifiation et ajustage optimisés en fonction du mécanisme qui est sur la table et non de ce qu'il est sensé être.

Bien sûr ces tarifs seront soumis à faisabilité et valeur de l'appareil. Et coomme tu t'en doutes la dernière est apte à s'envoler loin au dessus des cotes du matériel traité (quoique)

Pour la question de leur conservation/entretien, tout reste à faire, jusqu'à maintenant seule l'aspect utilisation a été traité, peu de réparateurs se sont penchés sur des méthodes de conservation des pièces qui ornent nos étagères. Je pique des idées à droite à gauche mais les objets mécaniques/usuels/utilitaires commencent à peine à être considérés comme du "patrimoine" en France, donc il faut aller piller chez les autres qui ont à faire à des pièces qui ont déjà acquis ce statut.

Internet va jouer un rôle certain là dedans, ne serait-ce qu'en termes de volume dispnible au travers de réparations ratées (il se passe rarement plus d'une semaine entre l'apparition de deux fils de réparation de télémétriques russes sur les différents forums où je suis, même à 30% de casse, et sans prendre en compte ce qui n'est pas visible, ça fait déjà quelques appareils en moins sur le marché par an...)
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Solenn H
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Solenn H »

Bruno lanc a écrit :il se passe rarement plus d'une semaine entre l'apparition de deux fils de réparation de télémétriques russes sur les différents forums où je suis, même à 30% de casse, et sans prendre en compte ce qui n'est pas visible, ça fait déjà quelques appareils en moins sur le marché par an...
C'est vrai qu'à force, même si la production fut pléthorique, ça va devenir rare un boitier soviétique en bon état cosmétique et mécanique, fonctionnel. (alors qu'en contax ou leica finalement, beaucoup moins de gens tentent une réparation à coup de fourchette sur un coin de table)
( Argentique + Numérique ) x Nikon / Leica + f(Ihagee,Contax) - [Kiev.Pentacon] = :mrgreen:
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Arnaud SAUDAX
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Arnaud SAUDAX »

:Hello: Bruno, je ne voudrais pas mettre en doute la qualité de tes références et l'intérêt de tes lectures, mais les éditions Technip sont une émanation de l'Institut Français du Pétrole. C'est incontestablement un gage de qualité, d'autant qu'une des autres émanations de l'IFP, l'École Nationale Supérieure des Pétroles et des Moteurs s'est chargée de compléter ma formation de géologue... Je pense donc que cet ouvrage est surtout orienté vers les lubrifiants d'origine minérale et de synthèse, et que paru en 1997, il n'a pas pu influencer les pratiques ni des horlogers, ni des fabricants d'appareils photo, du moins en France. Je sais qu'en horlogerie, on utilise de "l'huile d'ongle d'agneau", et je ne pense pas que ce type de lubrifiant puisse intéresser les éditions Technip.
Quand Paul Royet avait été envoyé en Allemagne pour la visite des usines Gauthier, il avait relevé avec soin les différents lubrifiants utilisés sur les Prontor et leurs points d'applications, et il s'en inspira pour ses obturateurs Orec, alors que son confrère et presque homonyme Royer, qui avait dû faire la même visite mais chez Compur préconisait l'absence de toute lubrification pour ses propres obturateurs... La lubrification est un problème très complexe puisque il fait intervenir sur de longues durées les interactions entre des métaux différents (avec les problèmes d'électrolyses induits que cela suppose) et des composés complexes et souvent bien mal définis quand il s'agit de lubrifiants d'origine animale ou végétale. Mais il me semble aussi que ce domaine a fait de gros progrès, dans la mesure où avec ma 2ch je devais faire une vidange tous les 3000 km, alors que maintenant c'est tous les 30 000... :prosterne:
Iconomécanophile chauvin...
Jacques MAR

Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Jacques MAR »

:Hello: :Hello: :Hello:
Bonsoir et
Merci à tous les intervenants dans cet échange riche.
J'ai bien noté la remarque, en marge de ce débat de spécialistes, de Patrice ROUSSEL
Les coûts sont également une donnée non négligeable car, aujourd'hui, l'acquisition des appareils pèse moins lourd financièrement que leur utilisation et leur entretien.
En effet, je ne me suis pas encore mis à la phase d'entretien systématique de mes appareils et, pour ce qui est de les utiliser, je me contente au mieux d'y placer un film (standard, tant qu'il y en a .... n'ayant pas les capacités d'hyper-bricoleur d'un Eric Carlhan).
Mais le blocage des vitesses de certains de mes appareils (les lentes habituellement) me font penser qu'un travail d'entretien serait bienvenu, pour maintenir ces pièces de collection hors de la catégorie HS.
De quoi occuper ma retraite... 8)
Bruno lanc

Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Bruno lanc »

Arnaud, pas de mal, je suis le premier à mettre en doute leur "partialité", la publication est en effet en grande partie dédiée à la synthèse et aux dérivés de pétrole.
Je n'avais jamais entendu parler d'huile d'ongle d'agneau, je reste assez dogmatique en termes de ce que j'emploie: D5 (saucée de mobybdène), séries 9000 et 8000 de chez moebius (avec leur fixateur de temps en temps) ou Novostar type M... A part la 8000 et la M je suis sûr que le reste est synthétique (d'ailleurs réputées ingommables ces 9000, nous en reparlerons dans 50 ans.... :D )

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la complexité, j'ai surtout voulu donner une base pour aller un peu plus loin.

Pour la 2CV, en effet, mais l'effet pervert de tout ça est que les jeunes (j'en fais partie) ne savent plus faire une vidange... Et c'est un point très étudié (Je sais que Total a au moins un bureau d'études employant quelques 100aines de personnes sur ce sujet.)

Solenn, en effet, il serait intéressant de tracer la courbe des décès de ces engins...

Jacques, spécialistes spécialistes, c'est un bien grand mot (dans mon cas en tous cas) quelques échappements à reprendre...
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Jean-Claude.B
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Jean-Claude.B »

Arnaud SAUDAX a écrit :avec ma 2ch je devais faire une vidange tous les 3000 km, alors que maintenant c'est tous les 30 000... :prosterne:
Ça doit faire le même nombre d'heures de fonctionnement du moteur :lol:
Un honeste homme peut trouver le bonheur
entre les pages d'un livre,
entre les bras d'une femme,
ou sur le dos d'un cheval.
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Eric Carlhan
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Eric Carlhan »

Et la facture reste équivalente : on y va 10 x moins souvent mais c'est 10 x plus cher. C'est bien foutu leur truc :D
Le prix s'oublie, la qualité reste
Bastien (1ère gâchette chez Volfoni)
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bastien hieu
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par bastien hieu »

:Hello: Sujet très interressant!!
Il serait utile de dresser (ou trouver) un tableau indiquant pour tel ou tel catégorie d'obtu le lubrifiant utilisé et connaître son altération dans le temps, pour faciliter les réparations.(remarquez je dis cela, mais je serais sûrement incapable, du moins pour l'instant, de réaliser ce travail :mrgreen: ).
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Arnaud SAUDAX
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Arnaud SAUDAX »

:Hello: Extrait de "Secrets de la Sciences et de l'Industrie" 1888 A. Héraud.
"En France, on considère l'huile d'olive comme étant la meilleure, pour diminuer les frottements, dans les mouvements d'horlogerie. Pour purifier cette huile, les horlogers emploient un procédé très simple : il consiste à plonger, dans le vase qui contient l'huile, une lame de plomb bien décapée et à placer au soleil ce vase bien bouché. Peu à peu, l'huile se couvre d'une couche caséiforme qui se dépose en partie au fond, elle se décolore et elle devient limpide. Dès qu'il ne se forme plus de dépôt, l'opération est terminée et il ne reste plus qu'à séparer la partie fluide."
Mais je n'ai guère d'espoir de convaincre Bruno, ce suppôt de la grosse industrie capitaliste... :wink:
Si la lubrification est un point important pour la bonne marche dans le temps d'un mécanisme, il n'est pas le seul, le choix des matériaux, la qualité de l'usinage et la précision de l'ajustage sont tout aussi cruciaux... Une excellente lubrification sur un mécanisme défectueux sera comme un emplâtre sur une jambe de bois... :turlututu:
Iconomécanophile chauvin...
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Manuel M
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Re: Ce "gommage" que je ne saurais voir!

Message non lu par Manuel M »

Je croyais que Bruno utilisait de l'huile de coude :mrgreen:
Manuel des notices, raide dingue des furets.
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