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Beck R J Frena N° 1
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Propriété de Stéphane Bouchet. Photo(s) de Stéphane Bouchet et texte de -. Dernière modification le 2024-01-30 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en Grande-Bretagne de (Circa) 1893 à (Circa) 1900.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 1804

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Beck R J 

A sa sortie en 1892, le nom de cet appareil est simplement Beck Frena, mais à partir de 1893-1894, suite à la sortie du Frena N° 2, il devient le Beck Frena N° 1, afin de mettre un peu d'ordre dans le catalogue. Ce changement de nom s'est accompagné de quelques petites modifications, comme le déplacement vers le haut du bouton du déclencheur ou l’ajout d’un accès en façade afin de pouvoir effectuer plus facilement le réglage des vitesses (mais cela reste peu pratique). Contrairement aux autres modèles de Frena, il n’y a aucun réglage de l'ouverture puisque celle-ci a une valeur fixe. A cause de ces différences on considère parfois le Beck Frena original et le N° 1 comme deux modèles différents, alors qu'il s'agit simplement d'une évolution.

Le format photo est particulier, c’est un 31/4 x 31/4 et n’a pas été réutilisé sur d’autres modèles.

L'objectif est un Rectiligne Rapide sans mise au point. Beck n’a pas proposé sur ce modèle la mise au point par lentilles additionnelles comme il y a sur d'autres.

Le mécanisme de changement des films fonctionne comme sur les autres Frena, mais sur le N° 1 les films exposés sont stockés au bas de l’appareil, alors que sur les autres modèles ils sont stockés dans le dos.

L'exemplaire présenté porte l’inscription R&J Beck Ltd sur la poignée de changement de film ce qui permet de le dater, comme postérieur à janvier 1895, car avant cette date l’inscription était juste R&J Beck. Grâce au numéro de série (commun à toute la gamme Frena) on peut affirmer qu'il date d’environ 1896 - 1897.

 

Extrait de la Gazette du photographe amateur d'avril 1894 (d'après le site de la BNF)

 

Beck R J Frena N° 1 Survolez l'image
Numéro de série 6176


Beck R J Frena N° 1

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Guide, pour le débutant, des moments propices pour l'instantanéité. - Une nouvelle détective à cinquante pellicules la Frena-Camera. - Description de cet appareil. - Papiers, à teintes variées.

Tous les amateurs de photographie en général, et ceux de l'instantanéité en particulier, ont exulté de joie en voyant ces merveilleux beaux jours qui ont encadré la semaine sainte et les vacances de Pâques. Si une bonne lumière est une des conditions nécessaires pour obtenir de bons phototypes, elle devient une condition sine qua non dès qu'il s'agit d'opérer instantanément, c'est à-dire dans des limites de temps comprises entre un quinzième et un quatre-vingtième de seconde, limites entre lesquelles, dans l'état actuel de nos moyens, nous pouvons encore obtenir des épreuves artistiques. Je rappellerai à ce sujet, afin de servir de guide aux débutants, que les moments les plus propices de la journée pour se livrer aux jouissances de l'instantanéité, sont :

Janvier, février, novembre, décembre, de 11 heures du matin à l heure du soir.
Mars, septembre, octobre, de 10 heures du matin à 2 heures du soir.
Avril, août, de 9 heures du matin à 4 heures du soir.
Mai, juillet, de 6 heures du matin à 6 heures du soir.
Juin, de 5 heures du matin à 7 heures du soir.

J'engage vivement le débutant à se maintenir dans ces limites s'il ne veut pas encourir trop de déboires. Quand il sera aguerri aux difficultés très réelles du développement des instantanées, quand il connaîtra à fond la corrélation existant entre les vitesses de son obturateur, la luminosité de son objectif et la sensibilité de ses plaques, il pourra juger comment et de combien il lui est loisible de dépasser ces limites. Je lui ferai observer en passant qu'un ciel absolument bleu ne donne pas, pour l'instantanéité surtout, le meilleur éclairage. Dans ce cas, les objets, trop crûment illuminés, tendent à fournir des phototypes Frenaheurtés, présentant une opacité désastreuse dans les lumières, une transparence non moins désastreuse dans les ombres qui manquent de détails, ou en ont de si faibles qu'ils ne paraissent plus sur la photocopie. Un ciel bien clair, chargé de beaux nuages blancs qui voilent légèrement le soleil, permet d'obtenir des instantanées bien plus modelées et bien plus fouillées qu'un ciel immuablement bleu. De plus, comme je l'ai déjà dit ailleurs (l), l'état hygrométrique de l'atmosphère a une importance très marquée. Opérer, après une légère pluie d'orage, donne des résultats excellents.
Ce serait nier l'évidence que de refuser de constater que les amateurs tendent de plus en plus à l'instantanéité. Aussi bien, dans les limites de temps que je viens d'indiquer, avec un développement bien conduit, on peut, avec un bon appareil, obtenir un phototype présentant dans ses diverses parties des transparences suffisamment inversement proportionnelles aux éclats des parties correspondantes de l'objet pour fournir une photocopie harmonieuse et, l'agrandissement aidant, l'agrandissement qui nous conduit à l'épreuve artistique, je ne cesse de le répéter, nous pouvons faire de l'art par les petites épreuves et conséquemment par les appareils à main. Tout d'abord, ces appareils ont été à châssis mobiles, puis on a fait des détectives, contenant une douzaine de plaques. L'engouement marchant à pas de géant, comme tous les engouements, on a abandonné les premiers pour les secondes. Mais douze plaques c'est peu vu la fréquence des sujets que fournit l'instantanéité. On est allé à dix-huit, à vingt plaques... mais, en augmentant le nombre des plaques, on augmentait très notablement le poids de l'appareil. On a alors songé à substituer les pellicules aux plaques. On diminuait ainsi le poids ou, à poids égal, on pouvait avoir un plus grand nombre de munitions.
Une des meilleures détectives qui aient été construites en ce sens est sans contredit celle qui nous arrive d'Angleterre sous le nom de Frena-Camera. La plus intéressante contient cinquante pellicules du format de nos plaques de projection, et, toute chargée, ne dépasse pas le poids de 1,5 kg. Je ne m'arrêterai pas sur les combinaisons bizarres de syllabes qui ont déterminé le nom de ce nouvel instrument. C'est fort amusant, mais sans intérêt pratique. Or, comme ce nouvel appareil est éminemment pratique, je préfère entrer tout de suite dans le cœur du sujet.
En dehors de l'emploi des pellicules, la Frena-Camera se recommande à notre attention par son mode d'obturation et par l'escamotage tout particulier, en même temps que très ingénieux, des pellicules.Frena
Placé en avant d'un objectif de 115 mm. de foyer, un "Beck's rapid rectilinear" de premier ordre, avec un maximum d'ouverture utile de F/11 et une mise au point absolue de tout objet situé à une distance minimale de 4 mètres, l'obturateur de la Frena-Camera peut travailler avec des vitesses variant de 1/6 à 1/80 de seconde. Ces vitesses se règlent en élargissant ou en réduisant une ouverture qui passe devant l'objectif. Point typique, la vitesse de translation de l'obturateur reste, en effet, constamment la même, et l'on n'a plus à compter avec la tension d'un ressort, qui demeure forcément inégale par suite de fatigue ou de changement de la température.
Pour armer cet obturateur, on saisit le bouton E entre le pouce et l'index et on le tourne de gauche à droite, jusqu'à ce qu'un bruit sec nous indique que le tour est complet et l'obturateur armé. On fixe le levier d’arrêt F.
Sous l'obturateur se trouve une petite plaque d'aluminium bosselée B. Si on la fait évoluer à droite ou à gauche sous la pression du doigt on voit, successivement, apparaître les chiffres 6, 12, 24, 48, 80, qui correspondent à 1/6, 1/12, 1/24, 1/48, 1/80 de seconde. Cet armement ne doit jamais être fait qu'après l'escamotage de la pellicule posée. Dans le cas du posé, on forme l'obturateur au 1/6 de seconde, on retire une cheville placée au-dessus du bouton H que l'on presse pour déclencher, on pose le temps nécessaire, on recouvre l'objectif avec la paume de la main gauche, et, de la main droite, on replace la cheville.

Pour charger la Frena-Camera, on la place sur son fond côté de l'objectif, on l'ouvre et on l'introduit dans une boite support des pellicules en paquet. Chaque paquet contient vingt pellicules. On replace la boite et on la fait appliquer sur le fond par une planchette à ressort à boudin.
FrenaLes pellicules sont séparées entre elles par des cartons. Pellicules et cartons présentent des échancrures sur leurs grands côtés. Celles des cartons sont inverses de celles des pellicules. Ce dispositif sert à l'escamotage. Pour ce faire on relève la Frena, objectif en l'air, on dégage le levier L du ressort d’arrêt M, puis on ramène le levier en arrière de façon à lui faire parcourir les 5/6 d'un cercle. Dans ce mouvement, il bute contre le bouton d'un ressort qu'on repousse à l'intérieur, tout en continuant le mouvement jusqu'à ce qu'on se sente arrêté. Ce mouvement a fait déplacer à l'intérieur les pointes qui supportaient la pellicule. Elles sont venues se placer dans les encoches. La pellicule manquant de support est tombée. La pression sur le ressort a remis les pointes en place. Par cela même elles se sont trouvées dans les encoches du carton, contraires aux encoches de la pellicule. Celui-ci libre est tombé à son tour. Une nouvelle plaque se trouve en place pour l'exposition. Le levier est ramené à sa place primitive, et un indicateur placé en P nous indique la pose faite. Dans sa position normale le porte-pellicule forme un angle droit, avec l'axe de l'objectif et le levier quand celui-ci est maintenu par le ressort M. On voit donc qu'un léger mouvement du levier en avant ou en arrière peut amener la pellicule dans une position inclinée en avant ou en arrière du plan vertical. Dispositif précieux pour les églises, monuments, etc. C'est, je crois, la seule détective qui possède ainsi un mouvement de bascule.
Les pellicules employées dans la Frena-Camera sont très sensibles. Aussi ne doit-on les manier qu'à une très bonne lumière rouge. Avant de procéder à leur développement il est bon de les tremper quelques instants dans une cuvette d'eau pour assurer leur planimétrie. Du reste leur traitement étant celui des pellicules en général n'a rien de particulier et je n'ai nullement l'intention de m'étendre aujourd'hui sur les qualités ou les défauts de ce nouveau procédé extrêmement en faveur en Amérique et en Angleterre, mais moins employé en France.
Je viens de vous dire qu'en faisant agir le levier L on pressait automatiquement sur un bouton de ressort qu'on repoussait à l'intérieur. Cette manœuvre n'a pas seulement pour but de déplacer les pointes soutenant la pellicule et de les amener dans les encoches. Elle permet, aussi l'action de la pression atmosphérique sans laquelle la pellicule ne pourrait tomber à cause de son faible poids.FrenaFrena
Les diaphragmes, indiqués par la lettre C, sur la vue de face, présentent des ouvertures de F/8, F/11, F/16, F/22, F/64.
Comme j'ai commencé, en donnant pour le débutant les mouvements propices pour l'instantanéité, je lui rappellerai, au sujet de la Frena-Camera les grandes lignes de la durée de la pose en se servant du diaphragme moyen et en opérant en plein air :
En mai, juin et juillet : Vues marines, 1/80 de seconde ; rues animées et bien éclairées, 1/48 à 1/24 ; paysages sans avant-plans sombres, 1/24; paysages avec feuillages à l'avant-plan, 1/12 à 1/6 ; portraits en pied à l'ombre, 1/6 ; portraits bustes, 2 à 3 secondes.
En mars, avril, août, septembre, augmenter ces chiffres de moitié.
En février, et octobre, les doubler.
Les quadrupler pour les autres mois.

FrenaTelle qu'elle est, avec ses dimensions qui n'excèdent pas 20 x 15 x 10, son poids réduit à 1 500 grammes, le nombre des provisions qu'elle renferme, son excellent objectif, ses viseurs donnant l'image très nette et redressée, son mode très particulier d'obturation, celui de son escamotage et les ressources de son châssis à bascule, la Frena-Camera constitue une détective de choix et de précision, un outil précieux pour le photographe, un progrès très marqué sur ses congénères. Il ne lui manque que la visée à la hauteur de l’œil qui est l'un des heureux principes de la .photo-jumelle Carpentier parmi les nombreux principes heureux que renferme cette détective remarquable.
Comme je vous ai promis de revenir de temps à autre sur les divers moyens d'obtenir des phototypes et des photocopies en dehors des procédé courants, je terminerai en vous signalant une communication qui a été faite par M. Rouillé Ladevèze, au Photo-Club de Paris, dans sa séance du 7 mars dernier. Il s'agit de la remise à jour d'un procédé de tirage sur papier Frenaassez curieux. Un papier à teintes variées obtenues par les couleurs à l'aquarelle. En quelques mots, voici en quoi il consiste. Vous délayez dans de l'eau un pain de couleur de façon à former une pâte semi-fluide, et vous mélangez à cette masse deux parties d'une solution de gomme assez épaisse et deux parties d'une solution saturée de bichromate de potasse ou d'ammoniaque (7,4 % du premier et 9 du second). Vous malaxez le tout dans un mortier pour donner à la pâte le plus d'homogénéité possible et, à l'aide d'un pinceau, vous étendez cette mixture sur la feuille de papier blanc que vous avez choisie. Papier lissé, papier à gros grain, papier torchon, etc. Vous faites sécher dans l'obscurité. L'insolation du châssis-presse, demande dix à vingt minutes au soleil ou une ou deux heures à l'ombre. Pour développer, vous lavez abondamment à l'eau tiède ou sous un robinet de fontaine. Le bichromate ayant rendu insolubles les parties atteintes par la lumière, le papier se dépouille de toute la matière colorante étendue sur les autres parties et l'image apparaît sur le fond blanc dans la couleur que vous avez employée ; carmin, rouge, vert, jaune, bistre, etc.
Il y a dans ce mode de procéder très simple, qui n'est en somme qu'un corollaire de celui au charbon, une mine inépuisable, pour un photographe qui a le sens artistique développé, et une façon d'obtenir des photocopies originales et offrant un charme que ne saurait présenter aucun mode d'obtention.

FRÉDÉRIC DILLAYE.
(Voir) la Théorie, la Pratique et l'Art en photographie.
p. 312, de " La Science Illustrée".


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En 1854, deux frères, Richard et Joseph Beck, ont donné à leur entreprise londonienne d'optique et de microscopes le nom R & J Beck Ltd, après le retrait du troisième associé, James Smith.
La fabrication d'appareils photos commença, en 1880 et c'est en 1892 qu'apparurent les modèles Frena avec leur système de magasin pour film souple à bord échancré très particulier.





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