Quand j'ai acheté cet appareil, il ressemblait à une épave échouée sur une plage après plusieurs années de mer. Le gainage avait en grande partie disparu, grignoté par une bébête non identifiée et l'humidité. Des vers avaient dû donner un coup de dent (les vers n'ayant pas de main). Les boiseries avaient été aérées par des petits trous. La mécanique était à l'image de l'extérieur. Le truc a traîné sur mon établi, comme Zangra à Belonzio. La réparation n'est jamais venue. Il s'y ennuyait jusqu'à ce que je le confie à Don Bruno. Il n'a pas de chevaux, mais sait y faire. L'appareil a quitté Belonzio pour les bords de Loire. Il en est revenu transformé et maintenant on boit à la santé de Bruno.

Plus sérieusement lors de la restauration, une question s'est posée. D'origine, le cône de visée de cet appareil a trois plis. Son propriétaire l'avait modifié pour n'avoir plus que deux plis. Fallait-il le remettre en état d'origine ou bien le remettre à l'état choisi par son propriétaire. J'ai choisi de respecter le dernier propriétaire et ait demandé à Bruno de conserver les deux plis. Ceux-ci posent un problème mécanique. Unitairement, ils sont plus longs que s'ils avaient été trois, ce qui gène la fermeture complète de la visée. Cela a du embêter le dernier utilisateur... et bien cela continuera comme cela.

L'appareil est constitué d'une structure en bois, avec un intérieur essentiellement métallique. Il est recouvert de véritable cuir, sauf à la base du cône de visée, où il y a une plaque métallique recouverte d'une peinture givrée.

Il y a un anneau de sangle de chaque côté, mais j'imagine mal transporter ce truc autour du cou.

La visée n'est pas très bonne et le bouton  déclencheur, situé en façade, est particulièrement mal positionné. Le réglage de mise au point se fait par la petite molette visible sur le côté droit (sur la photo) alors que l'avance du film se fait par un gros bouton moleté situé au-dessus de l'appareil. Il aurait été pratique d'avoir aussi un gros bouton pour régler la distance.