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Beier Beirette
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Propriété de Frédéric Caron. Photo(s) de Frédéric Caron et texte de FC. Dernière modification le 2023-11-25 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en Allemagne (ex-RDA) de 1964 à (Postérieur à) 1964.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 10078

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Beier 

Cet historique est une traduction synthétique de Kameras um Dresden herum, par Günther Kadlubek et Wofgang Beier.

Woldemar Beier
nait en1886 à une quarantaine de kilomètres de Dresde. Fils d'un ouvrier sidérurgiste, destiné à le devenir lui-même, il s’intéresse à la fabrication des appareils photo et entre comme apprenti mécanicien dans la petite entreprise Merkel de Tharandt. En 1914, il quitte Merkel et est engagé par Thowe à Postchapel. Il participe au développement des appareils et devient rapidement co-propriétaire.

Le 1er avril 1923, Woldemar Beier fonde sa propre société, la Freitaler Kameraindustrie Beier & Co. C’est une entreprise artisanale, de quelques employés. Son premier appareil s’appelle Edith. C’est une chambre en bois de milieu de gamme au format 6,5 x 9 et 9 x 12. L’Edith est réussi et les modèles suivants prennent aussi un prénom féminin : Erika, évolution de l’Edith puis, Lotte. Erika est le prénom de la fille de W. Beier.
De 1923 à 1937, l’entreprise déménage plusieurs fois, le nombre d’employés croit régulièrement et le volume de fabrication suit. Les trois chambres sont les seuls modèles au catalogue. Bien que sans originalité, elles se vendent bien car la fabrication est de bonne qualité. Beier fabrique aussi des appareils pour Porst (Die Gute Kamera, et la Kamera Spezial).
Dans le même temps, des constructeurs allemands fusionnent pour former Zeiss Ikon AG à Dresde. En 1929, des changements interviennent dans la gamme des appareils de Woldemar Beier. Le nom des Edith, Erika et Lotte est complété d’un II car elles sont désormais en aluminium. Ces appareils sont présentés lors de la foire de Leipzig. Un premier folding 6 x 9 en aluminium, le Gloria, les accompagne.
Bientôt Beier fabrique des box. Certains sont distribués par Kaufhof, d’autres sont sous-traités pour Wirgin.
En 1931, W. Beier présente son premier appareil photo 35 mm, le Beika, qui sera bientôt rebaptisé Beira.

Le premier modèle de Beirette, a un corps similaire à celui du Beira mais est équipé d'un viseur optique intégré. Il a une courte période de production juste avant la guerre. Le Beirette II avec télémètre fait une apparition dans les catalogues juste avant que la production d'appareils photo ne cesse.
Beier doit se convertir à l’industrie de guerre et commence à produire des composants pour bombardiers et sous-marins.
Les bombardements alliés frappent la région en aout 44 et s’intensifient. Le 8 mai 1945, l'Armée rouge entre dans Freital L’usine Woldemar Beier est remise intacte et sans combat. Les machines sont démontées et expédiées vers Uljanowsk, la ville natale de Lénine. Woldemar Beier et ses collaborateurs fabriquent alors des machines à rouler les cigarettes, des éplucheurs de pommes de terre, des chausse-pieds, des passoires, etc.

En 1948, ils sont de nouveau capables de produire des appareils photo dont le Beirax 6x6, qu'ils avaient déjà au programme avant la guerre. Werner, le fils, rentre à Freital en octobre après trois ans de captivité en URSS et commence à travailler en tant qu'ingénieur dans l'entreprise.
En 1950, il devient nécessaire de moderniser la gamme proposée.
En 1945, peu avant la fin de la guerre, la fille de Woldemar meurt dans un accident, ce qui l’empêche de payer les impôts de l’entreprise. En 1953, Woldemar Beier est dépossédé de son entreprise à cause de cette dette fiscale qu’il ne peut honorer depuis le démontage de l’usine pour l’URSS. L’entreprise est mise sous fiducie pendant plusieurs mois, avant d’être restituée. Durant ce laps de temps, l’usine est pillée. Woldemar Beier, dégouté, passe la main à son fils Werner.

En 1954, l’usine Beier participe pour la première fois à la Photokina, à Cologne. Beier prend conscience de son retard technique. La tendance est aux compacts 35 mm. De retour à Freital, la décision est prise de fabriquer un appareil 35 mm moderne.
En 1955, le nouvel appareil ne sort pas, vraisemblablement par manque de moyens financiers, et il faut se contenter d’un lifting des appareils existants. Le 30 mars 1956, Woldemar Beier célèbre son 70ème anniversaire à Freital, entouré de ses employés de l'usine qui porte son nom. Il meurt 18 février 1957.

En 1958, la Beirette 24 x 36 mm, est mise en production. La nouvelle Beirette n’a de commun avec la Beirette d'avant-guerre que le nom. Jusqu'en 1990, 27 modèles Beirette différents seront lancés sur le marché. L'usine Woldemar Beier a finalement retrouvé son rythme de production.
À la fin de l'année 1958, cinq modèles d’appareils sont en production.

Le 8 janvier 1959, de nombreuses entreprises sont contraintes de se regrouper au sein du VEB Pentacon (nom définitif adopté en 1964). Beier n’est pas intégré. Les entreprises privées de RDA ont de plus en plus de difficultés à obtenir les matériaux et à acquérir des machines. Werner Beier en conclut qu'il doit soit fermer l'entreprise, soit accepter la participation étatique. Il accepte une participation de l'État à hauteur de 35%. L'entreprise devient une société en commandite. (KG).
En tant qu'entreprise avec participation de l’état, Beier reçoit dès lors des matériaux et peut acheter de nouvelles machines. Sous la direction de Werner Beier, les nouveautés se succèdent rapidement. Presque chaque année, un nouveau modèle est lancé. Werner Beier et ses collaborateurs présentent le Beier-matic
Les appareils de la marque gagnent également en popularité à l'étranger.
En 1962, des modifications et des améliorations sont apportées à la Beirette.
En 1964, un nouveau modèle de Beirette sort.
L'entreprise Woldemar Beier célèbre son 40e anniversaire en avril. A l'occasion de cet anniversaire, un Beier-matic plaqué en or est remis à Werner Beier. La production de la Beirette augmente encore, les exportations concernent désormais 44 pays, ce qui apporte à la RDA des devises.
En 1965, la production de la Beier-matic est arrêtée en faveur de celle des Beirette, qui évoluent toujours.
Un modèle est conçu pour la cartouche de film 35 mm standard, tandis qu’un autre est destiné à la cartouche de film SL. C’est une copie du système Karat, exception faite que les cartouches sont en plastique et non en métal comme chez AGFA, ce qui permet d'éviter de payer des droits à Agfa.
Au cours des années 60, le bureau d’études de la Kamerafabrik Beier, conçoivent de nombreuses versions de Beirette.
L'entreprise prospère, les ventes augmentent et l'exportation atteint son plus haut niveau depuis 1949. Il faut trouver le moyen d’augmenter la production, en rationalisant les méthodes.
A partir du 2 janvier 1968, la production à la chaine de la Beirette commence ; c’est la première chaîne de montage pour les appareils photo en RDA.
En 1970, une nouvelle génération d'appareils photo SL, les Beirette SL 200 et Beirette SL 300, est introduite sur le marché Le plastique est largement utilisé, ce qui amène Beier au niveau de fabrication de l’ouest.

Le 24 avril 1972, la société Woldemar Beier KG est nationalisée, comme 11 700 autres entreprises. Pour la famille Beier, c’est une catastrophe. La Woldemar Beier KG devient la VEB Kamerafabrik Freital (VEB peut se traduire approximativement par Usine du peuple). Werner Beier se retire en 1976.
Les appareils Beier en production sont maintenant marqués à l'arrière du logo VEB Kamerafabrik Freital. La fabrique compte 225 employés grâce à la fusion avec Pouva.
Des travaux de développement de la Beirette vsn sont en cours. Cette nouvelle version est plus légère car le Duroplast est remplacé par du thermoplastique. Le dos est désormais à charnière. Le capot est en aluminium et non plus en tôle de laiton chromée. Le nom vsn signifie simplement vs neu (vs nouveau). La Beirette vsn est présentée pour la première fois à la foire de Leipzig en 1974. La réussite de la Beirette vsn à l'exportation est démontrée par une production sur commande pour Boots Ltd. sous le nom de Boots B.L. En décembre 1975, la chaîne de production de la Beirette vs est convertie à la Beirette vsn.
En 1976, le modèle Beirette K100 est lancé.
De nouveaux modèles sont introduits en 1977 : Beroquick KB 135 qui est une Beirette vsn destinée à l'exportation pour le compte de Beroflex AG. La Beirette vsn est également présente au catalogue de Quelle sous le nom de Revue 35 N. Il y a aussi le Beirette SL 400, un appareil semi-automatique pour cassette SL. La troisième nouveauté de cette année-là est le modèle Beirette SL 300, qui est essentiellement une version économique du SL 400.

En 1980, le VEB Kamerafabrik Freital est incorporé au combinat VEB Pentacon de Dresde
À la foire de printemps de Leipzig en 1981, VEB Kamerafabrik Freital fait de nouveau sensation en présentant la Beirette electronic. L'appareil photo est très demandé sur le marché mondial, et la majeure partie de la production est destinée à l'exportation. De 1982 à 1989, une série spéciale de 28 973 appareils photo a même été produite sur commande pour la société Beroflex AG sous le nom de Beroquick electronic.
À partir de janvier 1985, la restructuration du combinat et la transition vers le combinat VEB Carl Zeiss Jena s’amorce.
Le logo de l'entreprise Carl Zeiss Jena, apparaît soit à l'arrière, soit en dessous des appareils photo.

1988 est la dernière année du VEB Kamerafabrik Freital.


Les Beirette d'après-guerre

La Beirette fut le grand succès de Beier. Elle se déclina en de multiples versions pendant plus de trente ans.

Modèles de la première génération

Les premiers modèles ressemblaient quelque peu à des modèles ouest-allemands. Simples, la qualité de fabrication était cependant correcte. Ils ont tous un levier d'armement et une compensation de la parallaxe au niveau de la fenêtre de visée.
Les modèles évoluèrent par petites touches, afin de rester compétitifs avec leurs "frères" de RFA.

1 Epais
2 Très plat
3 Dorsal
1 Chapeau de gendarme
2 Asymétrique
3 Plat
1 Grand
2 Petit



Levier d'armement Capot Viseur
Position du déclencheur   Plaque frontale à la base de l'objectif

 
1 Au-dessus de l'obturateur
2 Sur le coté de l'obturateur
  1 Rectangulaire
2 Asymétrique
3 Symétrique

 

    Années Capot Levier Viseur Déclencheur Plaque Obturateur Objectif    

Beirette
1958-59 1 1 1 1 1 Junior Meritar
2,8/45
   
Beirette   1958-59 1 1 1 1 1 Junior II
Meritar
2,9/45
   
Beirette   1958-59             Trioplan 3,5/45    
Modification de la plaque frontale
Beirette
1959-1964 1 1 1 2 2 Junior II      
Beirette v   1966-1967 1       2    

Griffe avec contact pour flash.
Pas d'indication du modèle

 
Modification du capot
Beirette
1964- 2 2 1 2 3        
Beirette
1964- 2 2 1 2   Priomat Meritar
2,9/45
   
Revue 35 N   1965-70 2 2 1 2 3   Meritar
2,9/45
Plusieurs variantes sous le même nom Foto-Quelle
Capot différent (l'avance du film se fait par un curseur au dos)
Beirette K   1965-70 3 3 1 2 3 Priomat Meritar
2,9/45
Utilise la cartouche SL  
Beirette K   1965-70 3 3 1 2 3 Priomat Domiplan
2,8/45
Utilise la cartouche SL  
Beirette KF   1966-67   3 1         Utilise la cartouche SL avec flash AG-1 intégré Export.
Modification de la plaque frontale
Beirette vs
1967 2 2 1 2 3     Griffe avec contact pour flash  


Modèles de la seconde génération

Au début des années 70, les Beirette ont du retard vis à vis des fabrications de l'ouest et encore plus par rapport aux premiers appareils japonais arrivant en Europe. Beier change radicalement les Beirette. Le capot est en aluminium.

    Années Obturateur Objectif  

Beirette
1973- Priomat Meritar
2,8/45
 
Beirette
1973-   Meritar
2,8/45
Fausse cellule autour de l'objectif
Beirette vsn 1974- Priomat Meritar
2,8/45
existe aussi en noir, bleu ou rouge
Boots Beirette B.L.   1974-79 Priomat Meritar
2,8/45
Comme Beirette vsn. Vente en GB uniquement dans le réseau Boots.
Boots Beirette IV   1976-78   Meritar
2,8/45
Vente en GB uniquement dans le réseau Boots.
Beirette K100 1976-86   Chromar
11/52
Existe aussi en noir (1986)
Beroquick KB 135 1977- Priomat Meritar
2,8/45
Identique à la Beirette vsn. Modèle d'exportation
Beirette vsn 2   1980-86 Priomat Meritar
2,8/45
Peint en noir

Modèles de troisième génération utilisant la cartouche Orwo-SL

Ces appareils sont en plastique. Leur forme est rectangulaire. L'avance du film se fait par un curseur inséré sur le dos.

Beirette SL 200   1970-   Meritar
2,8/45
Fausse cellule autour de l'objectif
Beirette SL 300   1970- Priomat Meritar
2,8/45
 
Beirette SL 100
1973-   Chromar
8/50
 
Beirette electric SL 400   1976- Priomat Meritar
2,8/45
Cellule CdS réglant l'ouverture. Alimentation par deux piles PX 625.
Beirette SL 100 N 1987-   Chromar modèle en plastique coloré (rose, vert, orange)

Quatrième génération

Beirette Electronic
1981-88   Meritar
2,8/42
 
Beroquick Eletronic   1982-89     Modèle d'exportation identique au Beirette Electronic
Beirette 35   c.1986   Meritar
2,9/45
 





__________

Cette version appartient à la première génération des Beirette d'après-guerre.

Le capot est modifié par rapport aux variantes antérieures. Sur celles-ci, le déclencheur est une longue tige verticale située au-dessus de l'obturateur. Rapidement, il est déplacé sur le côté de celui-ci. La tige est remplacée par un filetage pour un déclencheur souple, mais le mécanisme est resté le même et la plaque à la base de l'objectif ne peut être rendue symétrique, ce qui donne cet air bancal.
Sur les versions ultérieures, le mécanisme sera modifié et cela permettra d'avoir une plaque plus harmonieuse.

Ce Beirette est équipé d’un obturateur n’offrant que trois vitesses d’obturation et son objectif, un Meritar 2,9/45, semble avoir des caractéristiques assez standard pour l’époque. Le viseur propose un très ténu cadre collimaté.

Quelques originalités sur cet appareil :

· Pour ouvrir le dos (attention à la chute car il s’enlève complètement) il faut basculer dans le sens des aiguilles d’une montre la plaquette métallique située à droite de l’appareil quand on le regarde de face (voir photo).

· Le compteur de prise de vue (fenêtre lisible au dos de l’appareil) qui décrémente le compteur à chaque prise de vue doit se régler au chargement de l’appareil en fonction de la capacité de la bobine mise en place dans l’appareil (12, 24 , 36 vues). Ce réglage se fait en actionnant le bouton de rembobinage du film (il faut le tirer vers le haut)…

 Notons encore que l’armement de l’obturateur nécessite la mise en place d’un film ou plus simple, pour un contrôle, le dos de l’appareil étant ouvert, il faut avant de déclencher faire tourner à la main la couronne dentée qui normalement assure le transport du film.

Beier Beirette





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