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Alpa Modèle 10d
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Propriété de JM. Photo(s) de JM et texte de JM. Dernière modification le 2023-10-26 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en Suisse de 1968 à (Circa) 1976.
Rareté en France : Rare (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 3020

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Alpa 

La création de la société suisse PIGNONS SA remonte à 1918. Celle-ci est spécialisée dans les pièces mécaniques utilisées en horlogerie. Comme pour beaucoup d’entreprises, une diversification fut nécessaire pour amortir les mouvements et pénuries du marché. PIGNONS SA décida donc de s’orienter vers la photo.

Les premiers prototypes d'appareils sont fabriqués en 1939 sous la marque BOLSEY (entre-autres).

L'histoire des Alpa Reflex s'étend sur plus de quatre décennies, mais durant cette période, les modèles ont beaucoup évolué. Il est généralement convenu de scinder la production en quatre générations.

La première génération couvre la période 1942-1952. Les modèles s'appellent Standard, Reflex ou Prisma Reflex. Ils sont fabriqués en tôle. Les Reflex et Prisma Reflex ont simultanément une visée reflex et une visée télémétrique, la première servant essentiellement au cadrage, car peu précise. Son miroir de renvoi doit être actionné manuellement. Le viseur reflex (viseur de poitrine) est protégé par un capot métallique qui sert de pare-soleil lorsqu'il est ouvert. Sur ce capot, le nom Alpa-Reflex est gravé. L'existence des trois fenêtres sur la face avant les rend facilement identifiables. La visée télémétrique est efficace jusqu'à une focale de 135 mm. Sur les Prisma Reflex, le viseur reflex est remplacé par un prisme redresseur de couleur noire. La visée est alors à hauteur d’œil. Les modèles appelés Standard n'ont pas la visée reflex.

En 1947, Pignons S.A. dépose une demande pour un appareil ayant simultanément une visée reflex et un télémètre (N° 260 595). Ce dernier est placé verticalement et le brevet explique que c'est la bonne solution car la partie supérieure est occupée par les organes du dispositif reflex. On retrouvera ce principe sur le modèle 7.

Les appareils de la seconde génération (1952-1968) sont désormais en métal injecté. Ils ont perdu la visée télémétrique (sauf le modèle 7). En plus de la visée reflex, ils ont un un viseur direct. Le déplacement du miroir de la visée reflex est automatique. Le modèle et le numéro de série sont inscrits sur une petite plaque visée devant, à la base du prisme. Les premiers exemplaires portent le nom d'Alpa Alnéa, avant de devenir les Alpa Reflex.

La silhouette des appareils de la troisième génération (à partir de 1968) est très différente, plus moderne. Le capot du prisme a une forme plus écrasée, plus large. Il intégre un système de mesure de l'exposition, derrière l'objectif. Il y a un levier d'armement se manœuvrant vers l'arrière et non vers l'avant comme il est habituel sur le plus grand nombre des appareils.

La quatrième génération est la dernière entièrement fabriquée par Pignon en Suisse. La forme générale est celle de tous les reflex SLR des années 70,80 etc. Le prisme est symétrique latéralement. Le levier d'armement reste néanmoins inversé par rapport à l'usage commun. La griffe pour flash ne se trouve pas sur le prisme, mais sur un des deux plats latéraux.

La classification des modèles d'Alpa est complexe, tout comme la datation. Les auteurs de reférence sont parfois en désaccord.

Liste non-exhaustive (hors modèles à utilisation spéciale) :

    Année (c.)  

Première génération
Bolca-Reflex   1933-40  
Reflex modèle B   1941-43  
Reflex modèle C 1944-46  
Reflex modèle D   1945-47  
Reflex modèle E 1945-52  
Standard   1940-52 Pas de visée reflex
Prisma Reflex E 1950-52 Prisme redresseur
Seconde génération
Alnea/Reflex modèle 4   1952-89 Pas de prisme redresseur, visée par un capuchon
Alnea/Reflex modèle 5 1952-88 Redressement complet. Oculaire incliné à 45°
Alnea/Reflex modèle 5a 1955-58 idem avec retardateur
Reflex modèle 5b   1959-60 Idem avec retour rapide du miroir
Alnea/Reflex modèle 6 1952-78 Visée avec stigmomètre
Alnea/Reflex modèle 6b 1959-60 Idem avec retour rapide du miroir
Alnea/Reflex modèle 7 1952-59 Prisme et télémètre vertical couplé
Reflex modèle 8   1952-59 Idem, plus stigmomètre
Reflex modèle 8b   1959-88 Idem avec levier
Troisième génération : cellule intégrée
Reflex modèle 6c 1960 Cellule intégrée
Reflex modèle 9d 1964-88 Mesure de l'exposition au travers de l'objectif
Reflex modèle 9 f 1964-88 Sans posemètre
Quatrième génération : aspect modernisé
Modèle 10d 1968-86  
Modèle 10s   1973-75 Modèle moins élaboré que le 10d.
Modèle 11e 1970- Indication de l'exposition par diode de différentes couleurs. Pas d'indication en cas d'exposition juste
Modèle 11el 1972-78 Indication de la justesse de l'exposition par une diode verte
Modèle 11s   1973-82 Pas de système de mesure de l'exposition
Modèle 11si 1978-90 Cellule au Silicium

Alpa produira en Suisse jusqu’en 1976/77 et ensuite au Japon.
Pignons S.A. cessera son activité en 1991.

__________

Selon le guide "Alpa  ~ Complete Collector's Guide", il n'a été produit que 946 Alpa 10d noir entre 1968 et 1976. Celui-ci date de 1975. Il s'agit d'un reflex 24 x 36, techniquement semblable à l'Alpa 10d chromé. Le capot du boîtier de la version noire bénéficiait d'une robuste peinture finement réticulée, légèrement rugueuse.

L'objectif est un Alpa Kern Macro-Switar 50 mm f:1.9. Cet objectif permettait la mise au point jusqu'à 28 cm (offrant un rapport d'agrandissement de 1/3) ce qui était assez innovant pour l'époque (fin des années 1950 pour le premier Macro-Switar ouvrant à f/1,8; et 1968 pour celui-ci ouvrant à f/1,9). Une pression partielle sur le déclencheur en façade, recouvert par le système de déclenchement lié à la platine porte-objectif, permet le contrôle de la profondeur de champ.

L'Alpa 10d est équipé d'une cellule posemètre CdS incorporée à mesure TTL. Le petit regard de la cellule est situé à l'intérieur de la griffe porte-accessoire et donne à voir une aiguille et un indicateur + et -. Solution compacte et qui pourrait paraître absconse, si les indications n'étaient pas reportées dans le bas du viseur, permettant d'ajuster le diaphragme ou la vitesse en fonction de la mesure de la lumière sans que l'œil ne quitte le viseur. La sensibilité du film peut être réglée entre 3 à 6400 asa, ce qui constitue une belle plage pour l'époque.

Les batteries prévues par le fabricant étaient à l'origine deux Mallory PX450 (batteries au mercure de 1,35 volt chacune) ainsi que l'indique un autocollant dans le logement du film. Les PX675 convenaient aussi. On peut aussi utiliser des batteries plus courtes, grâce à un petit accessoire de 18 mm de longueur assurant le contact avec le fond du logement; des essais de fonctionnement ont été faits avec 2 SR44 qui fournissent 3,1 v. au lieu de 2,7 v. Il est possible qu'un léger ajustement soit nécessaire; dans la pratique, avec un autre posemètre en main, l'écart a paru de peu d'importance (1 diaphragme.).

Pour changer de batteries il faut retirer le dos et accéder au compartiment des batteries par une vis semblable à celle que l'on trouve sous la semelle de nombreux appareils. Il faut donc avoir rembobiné le film en cours, le cas échéant; c'est évidemment très sûr mais assez peu pratique sur le terrain. C'est l'occasion de rappeler que les Alpa étaient plutôt des appareils de scientifiques (naturalistes, travaux en laboratoire, ingénieurs et autres architectes) que des appareils de globe-trotteurs ou de journalistes sportifs.

L'Alpa 10d possède un retardateur (levier chromé, sous le bouton déclencheur, à droite de l'objectif - appareil en main en position de prise de vue). Un bouton de blocage du déclencheur figure également en façade du même côté. A gauche de l'objectif, on trouve le loquet débloquant l'objectif interchangeable.
Certains 10d sont pourvus à l'arrière du capot, sous le guichet de la cellule, d'une petite molette servant d'aide-mémoire à propos du film chargé. Ce n'est pas le cas de celui-ci.

La manivelle de rembobinage est en soi une belle pièce de mécanique de précision puisqu'elle a l'apparence d'un bouton standard, mais se déploie au moment de son utilisation, comme une manivelle à tête articulée. Pour rappel, cet appareil est caractéristique des Alpa de la 2ème génération (dès l'Alpa Reflex 4b) : le levier d'armement, sous le pouce de la main droite, se déplace d'avant en arrière.

Cet exemplaire a un vécu qui se voit sur le boîtier. Il ne s'agit pas d'un appareil de collectionneur l'ayant placé dans un coffre-fort dès l'achat, mais bien au contraire, comme beaucoup d'entre ces Alpa - surtout en Suisse -, d'un appareil ayant été utilisé assez intensément. Il n'en fonctionne pas moins encore à la perfection.

Alpa Modèle 10d





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