Suite à la question suivante posée sur le forum des collectionneurs concernant le mode d'utilisation d'un Orix 308 :

"Nous avons un appareil à soufflet qui semble se prêter à deux utilisations puisque sur le fond on peut introduire dans les mêmes rainures soit

1) un cadre de bois muni d'un côté d'un système d'ouverture/fermeture se dépliant comme un soufflet en toile et cuir. De l'autre côté (l'intérieur) ce cadre est muni d'une rainure sur tout le pourtour destinée à recevoir une feuille ou une plaque sans qu'apparaisse son mode de fixation (pas d'entrée ) format 15x10.
2) des plaques en tôle d'acier (5) qui se composent d'un support plat muni d'une trappe coulissante et amovible sous laquelle apparaît soit une plaque amovible format 15x10 maintenue par deux taquets commandés par un ressort et munie sur les 4 côtés de griffes prévues pour recevoir une feuille dont le format serait 12x8,5; soit une plaque de verre maintenue par les deux mêmes taquets dont le format serait 15x10. Pouvez-vous nous renseigner sur les deux, voire trois modes d'utilisation ?

j'ai fait la réponse suivante :

Un petit Glunz qui dormait bien peinard depuis 80 ans a dû être réveillé pour pouvoir répondre à vos questions. Ce Glunz, aux dimensions près, est semblable à votre Orix, alors ce réveil brutal est pour l'exemple.

Le châssis avec son soufflet en toile et cuir devrait normalement avoir un verre dépoli dans la rainure. Ce dépoli sert à faire les réglages (cadrage etc.. ). Super, tout est inversé : bas/haut , droit/gauche (aucune allusion politique là-dedans en cette période électorale) et flou (toujours pas d'allusion politique). Pour vous rendre compte de ce que cela donne, sur le dépoli (s'il est présent), il faut positionner l'appareil sur la pose T (pose à deux temps) et déclencher. L'obturateur ne se refermera qu'en déclenchant une seconde fois. Amusez-vous à changer les réglages de diaphragme et de distance. Une fois, toutes les bidouilles faites, que la mariée a la poudre de riz qui craquelle à force de figer son sourire, que le marié donne l'impression d'être constipé, il faut sortir complétement le châssis (soufflet + dépoli) et mettre à la place une des plaques métalliques. Une des extrémités de ces plaques doit avoir une poignée, il faut la mettre vers le haut (dans l'autre sens, c'est impossible). Pour prendre la photo, il faut tirer sur cette poignée, ce qui a pour conséquence de dévoiler une plaque (préalablement préparée en chambre noire) vers l'intérieur de l'appareil. Ensuite, il faut déclencher (arrivé à ce moment, les zygomatiques se relâchent et les mariés ont une tête d'enterrement). Clic-clac, c'est pris. Tout le monde se jette sur un verre de muscadet.
L'opérateur de prise de vue glisse dans la rainure la porte coulissante et peut retirer complétement le châssis porte-plaque à la lumière ambiante sans risque de voiler la plaque.
On recommence. On avait oublié le frère de la mariée et la soeur du marié. Mais où étaient-ils donc ces deux-là ?

Les photographes numérotaient leur châssis-plaques au dos afin de ne pas se tromper et de les utiliser deux fois.

Avant de remettre en sommeil mon petit Glunz (6,5 x 9) j'ai découvert qu'il avait encore les plaques dans ses châssis. Il mérite bien un petit coup de chiffon.