Pupille, quel beau nom, à la fois français et allemand et presque aussi anglais (pupil), pour un appareil photo et quelle petite merveille de miniaturisation et de technologie que cet objet de qualité !

Il a été créé en 1931 par August Nagel, un des grands concepteurs et fabricants d’appareils en Allemagne depuis 1908, futur dessinateur des Retina après le rachat de son entreprise, devenue Kodak AG en 1932, mais dont Nagel est demeuré le directeur.

Alors que se développaient, avec Leica et Contax, les appareils de petit format sur film 35 mm, Nagel utilise pour ce nouvel appareil le film 127 mais en demi- format de 3 x 4 cm donnant ainsi 16 photos par pellicule. Ceci permet d'obtenir un boîtier beaucoup plus petit et léger que celui des 35 mm contemporains, même s’il n’en possède pas toutes les innovations (télémètre, obturateur plan focal, objectifs interchangeables).

Pour charger l’appareil, solution simple et originale, tout le capot supérieur de l’appareil avec le viseur mais entraînant aussi tout le système de maintien des bobines et de transport du film glisse vers le haut et sort du boîtier.

La mise en place de l’objectif est effectuée par la rotation d’un hélicoïde puis la mise au point de la distance par celle de la grosse bague noire autour de l’obturateur qui actionne un second hélicoïde. Le viseur pliant à deux lentilles fournit une image très claire.

Cet exemplaire est équipé d’un obturateur Compur et de l’objectif le plus lumineux parmi ceux alors proposés : un Jos. Schneider & Co Xenon f : 2 de 45 mm.

Il y avait vraiment là de quoi faire d’excellentes photos. En plus, il était proposé à un prix très raisonnable et avec divers accessoires dont un très bon télémètre Leitz vertical Fofer dédié.

Il en a été fabriqué environ 5000. La production s’est poursuivie après le rachat par Kodak dont le nom est alors discrètement apparu sur le bouton d’avancement du film, celui de Nagel demeurant au-dessus de l’objectif en face avant.

L'exemplaire présenté était destiné à l'exportation (distances en pieds et inscriptions en anglais sur le petit indicateur de profondeur de champ situé sur le capot). Il porte les traces d'une utilisation soutenue.