Paul Lachaize a modifié un Gaumont Spido-Pliant de format 9 x 12 cm, sans numéro de série, acquis vraisemblablement auprès de la société Kinora qui le fabrique sous licence Gaumont, pour en faire un appareil rigide.

C'est à la demande d'un certain nombre de photo-reporters qu'il complète ses modifications avec des dispositifs maison, pour synchroniser les ampoules au magnésium de flash avec des obturateurs centraux.

Sur cet exemplaire, on remarque la présence d'un porte-objectif de conception Lachaize avec dispositif pour la mise au point (curseur devant une échelle linéaire graduée) du constructeur ALVA¹. La réglette avec son mécanisme de rotation propose trois échelles de mise au point pour des objectifs de longueur focale : 120 mm, 127 mm et 150 mm. 
Nous sommes en présence de trois objectifs appareillés : monture tubulaire avec deux ergots de centrage et bague de serrage sur la vis hélicoïdale pour la mise au point sur le porte-objectif et présence d'une baïonnette adaptée pour un pare-soleil sur tous les objectifs.

• Ets Krauss Paris 4,5/12 cm n° 162484 Quatryl

• Kodak Ektar 4,7/127 mm n° EM 405 (de 1943) sur obturateur central Kodak Supermatic (de 1 à 1/400, B, T) et dispositif de synchronisation ALVA avec connexion spécifique Lachaize.

• Krauss Paris 4,5/135 mm n° 104413

Il y a également  un télé-objectif 6,3/250 mm monté sur une platine, à fixation rapide, qui constitue une réalisation spécifique de Lachaize.

Le viseur à cadres est lui aussi spécifique de sa production (modèle déposé). Le dos de cet exemplaire est muni d'un châssis amovible pour une plaque, réalisé en partie par Lachaize. Quatre magasins Gaumont de 12 plaques chacun complète cet ensemble.

Les premières modifications de ce type datent du début des années 40. Les demandes avaient été faites par des photo-reporters réfugiés en zone libre, dans la région Lyonnaise.

Un article de Dominique Pascal, paru dans Prestige de la Photographie n°3 de décembre 1977, fourniture des renseignements précieux :

" ... Paul Lachaize, réformé, se fait alors engager chez un horloger-réparateur d'appareils photo. Il le quitte rapidement pour se mettre à son compte. Sa rencontre avec des journalistes de la presse parisienne repliés à Lyon est un tournant de sa vie. Ces reporters sont là avec leur matériel. Ils veulent faire synchroniser leurs appareils. A cette époque en effet, les lampes au Magnésium ne sont pas toutes identiques. Leurs caractéristiques changent en fonction de leur provenance : lampes américaines importées en fraude via l'Afrique du Nord, lampes allemandes OSRAM volées aux allemands, etc. Le problème majeur à résoudre est leur temps de mise à feu très différent d'une fabrication à l'autre.

En 1942, Paul Lachaize prend un brevet pour un flash magnésique qui accepte toutes les lampes (un tableau de réglage se trouve sur le côté du boîtier). Il synchronise son flash sur des Rollei 6 x 6 mais aussi sur un certain nombre de Spido Gaumont 9 x 12 de reportage, avec obturateur Compur sur l'objectif ...".

Cet ensemble a appartenu à M. Léon Lalanne, photographe de presse professionnel à France-Soir. Il a aussi collaboré avec d'autres journaux de l'époque (information familiale).

¹La société ALVA - Ets Photo-Rep - 47 rue des Rigoles Paris XX ;  propose des produits liés aux fonctionnements des flashes au moins au début des années trente.