Alsaphot Bioflex

Propriété de Frédéric Caron. Photo(s) de Frédéric Caron et texte de FC. Dernière modification le 2023-09-28 par Sylvain Halgand.

Fabriqué ou assemblé en France de 1954 à (Circa) 1959.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 13986

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Alsaphot

La société Prélux de Paris, créatrice du Bioflex, a pris contact en 1954 avec l'usine angevine d'Alsaphot afin qu'elle en assure l'assemblage. Ce sera le cas jusqu'en 1962* (source les Fondamentaux n°74 du Club Niepce Lumière sur Henri Lapart). Il s'agit d'un reflex 6 x 6 à deux objectifs, acceptant les films 120 et 620. L'obturateur est un Prontor-SV.
Ce sont les couronnes crantées de l'objectif qui transmettent les valeurs de diaphragme et de vitesse visibles par-dessus. L'avance est automatique par un gros bouton incorporant une manivelle extensible.
Les commandes semblent prévues pour une utilisation avec de gros gants, et la prise en main n'est pas agréable.

La première partie de la production a été réalisée avec des objectifs de la SAGEM (Guépar et Jaguar portant le même numéro de série). C’est une formule optique à 4 lentilles pour les Jaguar 2,9.
Sur les exemplaires les plus anciens, le levier (il s’apparente plus à un bouton) qui permet de manipuler la couronne crantée des vitesses d’obturation est vraiment minuscule. Il a été rallongé dans un second temps pour en améliorer l’ergonomie. Paradoxalement bien que les exemplaires de cette partie de la production soient dotés d'un système de chargement du film automatisé (système à trois positions) et d'un compteur de vue, il existe une fenêtre inactinique. Cette fenêtre disparaît au cours de la production.

La seconde partie de la production a été réalisée avec des objectifs BOYER (Topaz et Saphir avec une numérotation différente). C’est une formule optique à 3 lentilles pour les Saphir 3,5. La date de changement n’est pas connue, mais le catalogue France Photo de 1959 propose uniquement des exemplaires avec objectif Jaguar. La fenêtre inactinique refait son apparition. Le compteur de vue et son mécanisme subsistent, ainsi que le chargement automatique du film. Ils disparaissent, sans doute en fin de production, vraisemblablement pour diminuer le coût de production. On note que les repères du chargement automatisé subsistent malgré la disparition du mécanisme. Il faudra attendre les exemplaires les plus tardifs pour retrouver une certaine cohérence.

Les Bioflex n'ont pas eu de réel succès commercial et le prix de vente chute progressivement. Sur la molette d’avancement du film et d’armement de l’obturateur, le dispositif permettant la double exposition est supprimé. Sur le bouton rotatif en bakélite, le mécanisme (un petit axe métallique placé en son centre) qui permet le déverrouillage pour le déploiement de la petite manivelle disparaît, ainsi que la manivelle elle-même. Des exemplaires n’intègrent que la suppression du compteur mécanique, alors que d'autres, vraisemblablement les plus tardifs, cumulent toutes les régressions.

Les Bioflex ne sont pas numérotés. Le principal repère dans cette production reste les numéros des objectifs mais pour les Boyer la chronologie de la numérotation des objectifs ne semble pas toujours correspondre avec les petites évolutions rencontrées.

(* d'après les catalogues présence avérée jusqu'en 1960)

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Cet exemplaire est un appareil de transition. Il présente des anomalies. La sérigraphie pour la détermination de la profondeur de champ qui est concentrique au bouton de mise au point est celle d'un objectif 2,9 et non d'un 3,5. La bague de réglage des diaphragmes, qui n’a pas été modifiée, est restée gravée 2,9 au lieu de 3,5 pour l’ouverture la plus grande. Par contre la commande du diaphragme n’est pas possible pour 2,9 et se bloque avant. Elle doit être en phase avec 3,5 qui n’est pas repéré.

Comme pour les plus récents Bioflex de première génération :

· Point de fenêtre inactinique.

· Sur le côté gauche il y a un dispositif à trois positions « Chargement – S – Prise de vue »

ainsi qu' une prise synchro-flash avec deux broches.

Au sujet du dispositif à trois positions, voici ce qu'en dit le mode d'emploi :

Il ne se comporte pas de la même manière si l’appareil est déjà chargé ou pas.

La position S pour « sécurité » bloque le déclencheur.

Si l’appareil est vide pour mettre le sélecteur sur chargement, il faut au préalable mettre le bouton de blocage sur la position prise de vues, puis tourner le bouton du compteur dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à blocage (il faut entendre un clic). Cette opération est nécessaire pour pouvoir tourner le bouton de blocage sur la position chargement une fois le chargement effectué. Au préalable on aura pris soin de placer le compteur de vue sur la position 1.

Une fois les opérations de chargement effectuées, il faut tourner le bouton de blocage pour le mettre en position prise de vues. Cette action a pour effet de débloquer le déclencheur ; d’embrayer le compteur et de libérer le blocage de la première vue. L’appareil est prêt à prendre la première vue !

Pour le déchargement, une fois les 12 vues prises, il faut actionner le bouton d’avance ce qui provoque le positionnement du compteur de vue sur la vue n°1. Placer le bouton de blocage sur la position chargement pour procéder aux opérations d’enroulement de la pellicule et à son extraction.

L’appareil est automatiquement prêt pour un nouveau chargement.